Les fourberies d'Arctal

[Krisbat'rye]

Des jours, des semaines, des mois... Depuis combien de temps Arctal avait-il été envoyé à tort sur cette île maudite ?

Chaque jour, les criminels envoyés sur le Rocher du Paria n'ont qu'un seul but : Survivre à la nouvelle nuit qui arrive. En effet, l'île, déjà infestée de monstruosités, et d'autant plus dangereuse la nuit, nottament depuis l'apparition d'étranges créatures, suite à quelques explorations de ruines étranges, entreprises par une association de malfaiteurs. Arctal faisait partit des réscapés.

Après cette echec catastrophique, le groupe décida de s'enfuir de cette île maudite.

De l'association, il ne restait qu'une dizaine de criminels, les autres ayant peris, ou ayant choisi de ne pas suivre le plan d'évasion. L'un des groupes était dirigé par Arctal, l'autre par un certain Kaltaraï, un étrange nain magicien.

Le plan d'Arctal était simple : subtiliser l'embarcation des gardes lorsque ceux-ci viendraient déposer un nouveau criminel sur l'île...

4h, Jour 1, Lune Primus, Année 1

Non loin de la plage, le groupe d'Arctal était embusqué. Bien que les gardes changeaient régulièrement de plage de débarquement, le changement suivait un cycle bien précis qu'Arctal avait minutieusement étudié.

Bientôt, ces convictions furent confirmées. A la lueur de la lune, une serie d'embarcation apparut. Il y avait environ une 12aine de garde escortant un criminel seul.

Quand ces derniers accostèrent, Arctal lança l'assaut.

5h15, Jour 1, Lune Primus, Année 1

Après une bataille sanglante, il ne restait que deux criminels et Arctal. Le roublard coula toutes les embarcations sauf une.

"Bon, nous deux, on monte dans la barque, et toi tu nous pousse, okay ?" lança Arctal.

Les deux s'installèrent, Arctal embarquant les cadavres de deux des gardes. Puis l'homme s'executa. Puis Arctal l'executa alors qu'il tentait de monter sur la barque. Face au regard interloqué de son compagnon, Arctal se défendit :

"Ce sacrifice était necessaire, sans quoi nous auriont été trop lourd..."

Intigué au debut, le criminel choisit de croire Arctal. Les deux hommes ramèrent donc jusqu'à l'Île Originelle...

8h, Jour 1, Lune Primus, Année 1

Les deux compagnons de fortune arrivèrent sur la plage. Une fois bien à terre, Arctal se leva, puis aida son compagnon à se lever. A ce moment, il lui murmura :

"Merci, Alibi..."

Arctal tua de sang-froid le criminel. En suite, il tira l'embarcation afin qu'elle ne dérive pas à nouveau, puis laissa le corps du roublard sur l'herbe, en proie à quelques créatures sauvages, puis posa l'arme de son crime dans la main de sa victime.

Ainsi agencée, la scène laisserais supposer aux autorités qu'un criminel avait pu s'échaper du Rocher du Paria, mais qu'une créature sauvage l'aurait achevé, lui qui aurait déjà été blessé lors de la bataille entre gardes et criminels...

Arctal souria dans la nuit qui s'échapait face au soleil levant, observant les plaines de l'Île Originelle.

Il était libre.

Rabattant sa capuche afin de cacher son tatouage, il ne restait plus qu'au roublard à choisir où aller semer chaos et destruction... avec subtilité, bien entendu.

[Krisbat'rye]

Arctal resta un moment pensif, balayant de ses yeux froids, d'un bleu insondable, l'horizon... Puis il se retourna brusquement, comme s'il lui semblait oublier quelquechose.

Il se rapprocha de l'eau et s'agenouilla. Sans doute sa nature elfique le poussait à contempler un moment son reflet dans l'eau boueuse, légèrement teintée de sang.
Joignant ses deux mains en coupe, il entreprit de s'asperger le visage de liquide, et, avec vigueur, frotta ce tatouage détesté. Peine perdue...
La tête de mort, au centre d'un pentacle, se mit au contraire à luire au soleil, comme pour le narguer. Il essuya donc son front humide, et poussa un soupir.
Il savait pertinemment que cette encre noire était indélébile, mais il ne pouvait parfois s'empêcher d'espérer -naïvement- le contraire. Après tout, pensa Arctal, l'espoir fait vivre, non ?

Presque aussitôt, cette pensée lui arracha un sourrire.
"L'espoir fait vivre"...
Quelle ironie pour ces compagnons qui avaient stupidement pensé s'échaper avec lui ! Pour qu'ils aillent le dénoncer, en espérant une remise de peine ?
Sûrement pas.

Arctal n'éprouvait aucun plaisir à tuer. Ni aucun remords. C'était... une nécessité.

L'injuste exil sur l'île du Paria avait forgé son caractère, mieux que quelconque autre leçon. Il y avait appris la loi du plus malin. Ne faire confiance à personne d'autre qu'à soi-même. Dissimuler ses pensées, ses sentiments, et ses craintes. Mais il y avait perdu toute trace d'humanité.
C'était le prix à payer.

Arctal émergea de ses pensées soudainement. Il n'avait pas de temps à perdre. Si la garde apprenait l'évasion, il devait se trouver le plus loin possible quand elle ménerait l'enquête.
Il dissimula son épée longue dans le pans de sa grande cape noire, rabattit à nouveau son capuchon sur ses yeux. Puis, il essaya d'effacer les tâches de sang sur ses vêtements.
Ceci achevé, il avança à reculons en direction de la terre ferme. Pour n'importe quel observateur extérieur, il s'agirait simplement des traces laissées par un promeneur curieux, venu étudier la scène du "crime" de plus près. On le croirait mort, noyé peut-être.

Parfait.

Sorti de la bande de sable, il essuya la semelle de ses chaussures, et partit sur la route en direction du village le plus proche d'après ses lointains souvenirs.

Là, il savait ce qu'il ferait. Il devait rallier des gens à sa cause. Non pas qu'Arctal aimait être entouré... Au contraire, il haïssait tous les êtres stupides qui l'entouraient.
Des larves à ses yeux.
Des échelons de plus vers sa vengeance.
Une vengeance pleinière, totale.

En tout cas, Kaltaraï avait raison. Ou du moins, partiellement.
L'Osbrume était sûremant aussi puissante qu'il l'affirmait. Il avait aussi raison en affirmant que s'allier avec l'Osbrume était gage de puissance.
Mais là où l'avis d'Arctal divergeait, c'était que pour lui, là encore l'Osbrume n'était q'un échelon supplémentaire.
Un pion dans sa partie d'échecs... Ou plutôt, de réussite.
Sa quête de puissance et de liberté n'admettrait aucune limite.

Et...Sûrement pas celle des autres...

[Krisbat'rye]

8h30

Arctal marcha seul sur les routes, baigné des lueurs du jour naissant.

Au fur et à mesure qu'il avançait, il se rendait compte que le nombre de moustiques augmentait inexorablement. Tout en observant, il marcha, quand une aura étrange vint perturber ses pensées.

C'est alors qu'il observa un spectacle pour le moins stupéfiant : de nombreux moustiques s'étaient posés au sol, autour d'une souche d'arbre.

Au centre de cette souche d'arbre, Arctal trouva une petite pierre plantée.

Cette pierre, triangulaire, aux angles arrondis, verte claire, arborait un étrange symbole, accompagné de gravures marquant l'objet du mot "Elypse".

Lorsqu'il prit la pierre, l'aura cessa d'être, et les moustiques s'envolèrent doucement, s'éloignant dans toutes les directions dans un sourd bourdonnement commun.

Spoiler:

[Elith]

Arctal haussa les épaules. Cette étrange pierre ne semblait diffuser aucun pouvoir, en tout cas aucun pouvoir qu' Arctal aurait pu déceler. L' inscription semblait signifier une sorte d' objet de culte... une sorte de "médiateur" ( ^^ quelle perspicacité ce Arctal ) entre les disciples et leur Dieu... Rien qui n' intéressa Arctal, en quête d' objet... disons... moins... catholiques. ( Ooops hors RP ). Il allait donc lancer cet inutile et encombrant objet au loin mais au dernier moment se ravisa et la mit dans sa poche. Après quoi il se remit en route. Il aurait plus tard l' occasion de repenser à cette scène, mais pour le moment, il devait atteindre le village au plus vite...

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